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18/12/2010

La Révélation (été 2003)

Je reprends là ma "saga", profitant du cyber Jurassien. Le trajet fut assez épique pour arriver à Lons, mais partant de chez moi à 15h, pour arriver à 19h, grâce aux bons soins des autocars Mont-Jura et de la SNCF, j'y suis parvenu. Je n'aurais pourtant pas parié un kopek sur mes chances de "réussite".
Idem pour parvenir du taf jusqu'au cyber, la neige s'étant tassée : 35 minutes chrono pour 650m.
Vive les services de déneigement de M. Pélissard, Président des maires de France !


Saga donc.
Si le mois de juillet 2003 va me voir réconcilier avec les gens via internet, média qui me prouvera que je ne suis pas si horrible que je peux le penser, le reste de ma vie ne sera pas très cool.

Mi-juillet, mon père doit se faire amputer, cause diabète. Il a trop attendu, et cette amputation qui ne devait concerner qu'un orteil, puis le pied, portera en fait sur la jambe toute entière.
Là je suis partagé entre deux sentiments contradictoires : Le fait de savoir mon père dans cet état, qui le prive désormais de toute autonomie, mais aussi de le savoir définitivement parti de "chez lui" me rassure, lui qui ne voulait pas entendre parler de maison de retraite va devoir y passer.

Notre fille n'a pas perdu de temps sur Internet car elle y a trouvé une maison à Biarritz pour nous dépanner. Une maison que la propriétaire envisage de louer l'été à des touristes - et à un prix.... basque ! - mais qui restera vide de septembre à juin. Pour 700 euros mensuels, elle veut bien de nous pendant la saison morte.
Le 14 on fonce là-bas la voir, bingo, c'est juste ce qu'il nous faut !
Au passage je m'attendais à la canicule, laquelle avait commencé à Paris et même en Bretagne, mais mon thermomètre de voiture marquera 24 petits degrés quand nous arriverons là-bas....
En même temps on va voir mon père dans sa clinique. Idem pour le temps, pas de pic de chaleur non plus.
Tant mieux...


Le reste de l'été va voir à la fois la vente de la maison et les cartons. Plus internet pour moi.

La maison finira par partir (une affaire pour les acquéreurs, 20% de moins que le prix du marché, une affaire pour nous, 30% de plus que son prix de revient. Sans compter les quelques 40.000 euros que nous avons économisés en loyer....) mais les cartons se feront dans la douleur. Certes je ne suis pas le dernier à les faire, mais chère et tendre voudrait m'y voir tout le reste du temps où je ne bosse pas. Mais ça, pas question... j'ai trouvé enfin du réconfort, je ne vais pas m'en priver. Ce que ma fille comprend, vu que l'ordi est à elle et que ça se passe dans sa chambre.

Et j'y passe de longues soirées. Mon "post" sur le forum de Psychologies a beaucoup de succès, les gens me demandent ce qui s'est passé, et je leur fais un bref résumé. La plupart sont émerveillés par cette histoire d'amour, même si je n'y ai pas forcément le beau rôle. Mais ce forum est composé de gens intelligents et compréhensifs.

Sinon...j'aurai une dernière fois l'occasion de parler avec Nathalie !

Une énième crise d'hystérie de mon épouse, qui hurle "si tu ne descends pas faire les cartons, j'appelle Nathalie" !

C'est si saugrenu que je ne réponds même pas. C'est quand j'entends, en bas, mon épouse parler, que j'ai des soupçons. Elle a bel et bien appelé Nat !

Je lui arrache le combiné et mon premier réflexe, digne, est celui de m'excuser. En traitant - devant elle - mon épouse d'hystérique. Laquelle prend une nouvelle fois la voiture pour se défouler.

On peut discuter ainsi pendant 10 bonnes minutes, pendant lesquels je suis accablé de reproches : mon CD n'était pas le bienvenu, la lettre de ma fille était d'une méchanceté extrême (vrai), et elle ne tient pas à être appelée au téléphone pour un oui pour un non.
Je respecterai son souhait. Depuis, je ne l'ai jamais appelée, bien que sachant par coeur son numéro pro.


Le propre des forums, c'est de discuter. Et quelques-uns, rares il est vrai, n'y vont pas avec le dos de la cuillère ! Et me demandent sur quoi je me base pour dire que ce n'est pas en sorte, un amour "ordinaire" que j'aurais idéalisé, embelli. Et moi, embarrassé, je parle des poèmes que l'on s'était écrit pendant plus d'un an.

Où sont-ils d'ailleurs ces poèmes, enregistrés sur une disquette, laquelle est je ne sais pas trop où? Dans le meilleur des cas elle a passé quatre ans dans une cave humide et cinq ans dans le garage, avec des températures oscillant entre -5 et +40.
Dans le pire des cas, cette disquette n'a pas fait partie du déménagement de Mende... Et c'est du reste ce que je pense.

Début août, grande première : coup de fil entre moi et une internaute. Une certaine Christine, de Nice, qui va ENFIN me permettre de "dégorger". De dire tout ce que j'ai sur la patate. Elle me donnera même son numéro de portable quand elle partira en vacances, et me dit.... qu'elle serait bien contente que l'on se rencontre à 4, elle et son mec, moi et chère et tendre.
Et le hasard fait bien les choses, parce que depuis début juillet, j'ai planifié un voyage à Rome et Naples, ayant réservé un hôtel à Nice fin septembre.
Je lui donne mes dates : ça concorde.
Ce sera la première fois que je rencontrerai quelqu'un du net en chair et en os. J'ignore complètement ce que ça pourra produire !
Trente rendez-vous de ce genre plus tard, je ne peux que dire : c'est magique !!

Je deviens accro au forum, et me lance dans d'autres catégories, où je pose plein de questions. Comme celle du suicide, celle des appels au-secours sans réponse...
En un mois, je me suis déjà fait un nom dans ce forum qui est en soi une curiosité pour les non-initiés. On y trouve de tout, comme aux galeries Farfouillette. Des bons et des méchants, des sympa et des jaloux, mais en majorité des femmes. 90% de nanas et 10% de mecs, dont les deux tiers, sinon les trois quarts, sont uniquement là pour draguer !
Et certains y réussiront, comme le copain de la Christine dont je parlais tout à l'heure.
Les filles aussi draguent, mais plus soft !

Fin août ma fille vient me voir, alors que je suis en train de "cartonner", et me tend quelque chose.
"Tiens, je crois que c'est à toi..."

Une disquette.

LA disquette !!!

Tout tremblant de la revoir après tout ce temps, mon premier réflexe est de voir si elle est lisible.

Elle l'est !
Mais apparaissent alors des caractères qui ressemblent à des hiéroglyphes...

J'y suis ! Nous n'avions pas écrit cette disquette sous Windows, mais avec quelque chose d'ancien, le "MS DOS", qui avait disparu depuis des années. Le traitement de texte de l'époque, "sprint", était devenu illisible...




Et c'est le jour du départ.
Pas de regrets pour moi de quitter cette Bretagne qui n'a jamais voulu de moi, qui a pris la femme de ma vie, et qui me prendra - je le sais - la chair de ma chair.

Chair de ma chair qui est d'ailleurs partagée entre deux sentiments contradictoires. D'abord la beauté de ce pays, de cette ville qu'est Biarritz.
Ensuite l'éloignement de son petit copain. Ils se connaissaient depuis deux ans, mais c'était toujours resté au stade platonique...
Et aussi de quitter sa petite maison de banlieue (de Vannes) pour atterrir dans une agglomération de 300.000 habitants !
Idem pour aller au lycée : elle mettait 5 minutes à pied, là il lui faut une heure d'autobus...


Côté boulot, je ne suis pas fier quand je pénètre dans mon nouveau centre. Mais cette fois-là n'est pas comme les autres, car déjà je ne suis plus un boulet, je sais bosser, et surtout je ne la ramène pas.
Je vais très vite être adopté, et par mes collègues, et par le personnel de l'aéroport. Tous m'appelleront "Patxi" (Patrick en basque).

Mais quelques jours après notre emménagement, mon beau-père meurt. Mon épouse prend le train pour assister à ses obsèques, mais cette fois elle tient le choc. Elle s'y attendait, à ce décès, et j'oserais même dire l'espérait, mon beau-père étant atteint à la fois d'Alzheimer et de Parkinson.

J'ai peur qu'elle ne fasse une crise, mais le pronostic des professeurs se révèlera une nouvelle fois exact : elle est non pas guérie, mais "en rémission" depuis à présent 9 ans et demie. A tel point qu'on va lui enlever le médicament principal, le gardénal.

Je sympathise très vite avec le plus âge de mes collègues, dont bizarrement la première question concernera mon grade. Et ma réponse le verra fort contrarié... L'équivalent de commandant de police en haut de l'échelle.
Je sympathise à tel point que je lui parle de ma disquette, et lui me propose de tenter quelque chose.

J'ignore comment il s'y est pris, mais à la disquette était devenue lisible. Disons à peu près déchiffrable. Des caractères sont évidents, mais il me faudra deviner pour d'autres. Un travail qui va me tenir pendant deux mois...

Et, au fur et à mesure que la déchiffrerai, je m'apercevrai, en la lisant, que non seulement je n'avais pas enjolivé notre amour, mais qu'au contraire il était plus beau et plus pur que je ne me le rappelais.
En lisant la partie où je lui avoue mon amour, j'ai les larmes aux yeux en y lisant sa réaction.

Idem quand on se séparera pour les vacances, cela lui donnera l'occasion de faire de très beaux poèmes...


7 ans après, ce jour de son 42ème anniversaire, l'âge que j'avais quand je l'ai connue, que penser ?
Si les poèmes en question avaient révélé que je me consumais pour rien, mon deuil aurait été certes plus vite fait, et j'aurais abrégé mes souffrances. Même si celles-ci s'estompent et deviennent douce mélancolie.
Mais en revanche, je n'aurais pas eu cette sensation d'avoir vécu quelque chose d'extraordinaire, et qui arrive à si peu de gens...

Mon "succès" dans les forums de Psychologies viendra en grande partie de là.

(à suivre)

18:10 Publié dans moi, Web | Lien permanent | Commentaires (4)

17/12/2010

de retour

Arrivé hier sous la tempête de neige, je dois logiquement repartir pour Lons cet après-midi.

Mais vu les conditions atmosphériques (vue prise de mon balcon à l'instant)

DSCN7187.JPG

Je ne sais pas encore si je vais pouvoir sortir du lotissement et surtout faire les quelques 20 km qui me séparent de la gare la plus proche.

Je vous tiendrai au courant.

Je vous embrasse.

 

11:52 Publié dans actualité, moi | Lien permanent | Commentaires (6)

11/12/2010

un bonjour de Bretagne

Un bonjour de chez ma fille.

Le voyage s'est bien passé, avec la combinaison voiture + TGV + métro + TGV + autocar + voiture. Départ dela maison à 9h10, arrivée chez ma fille à 18h15.

Sinon, je ne pourrai pas, d'ici, répondre à vos commentaires.

Car bonjour la discrétion...

Le Pc de ma fille est relié à la télé, une télé de 104 cm, et ce que j'écris s'affiche en grand écran au milieu de la pièce !!!

Donc, je préfère m'abstenir jusqu'à vendredi prochain. A moins que je trouve d'ici là un cyber plus discret!

Je vous embrasse

12:37 Publié dans moi, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3)

09/12/2010

Avis de ouacances

Départ demain direction la Bretagne. Puis Paris, retour le 16 au soir.

Donc (à moins que j'arrive à me connecter chez ma fille) je serai virtuellement absent jusque cette date.

Sinon, j'en ai appris de belles ! Il a neigé sur Paris au mois de décembre... Ca alors ! Et c'est "la chute du siècle" : 11 centimètres ! La chute du siécle comme l'avaient titré les journaux en 2005, 2003, 1997, 1987...

Aujourd'hui j'aurai appris deux choses :

- D'abord que les Français (enfin une certaine catégorie) se sont de plus en plus habitués au confort.

- Ensuite que notre premier ministre, non content d'avoir été une potiche pendant 3 ans et demie, se révèle à présent une cruche de première catégorie...
Je pense que si un jour il a de la fièvre, il doit casser cette saloperie de thermomètre qui l'a averti :)

Bon, à bientôt et je vous embrasse.

21:03 Publié dans actualité | Lien permanent | Commentaires (4)

Chanteurs : je continue !

Certes, une nouvelle fois aucun commentaire sur Julien Clerc I.

Mais Hautetfort me donne des statistiques régulières.

Par exemple, depuis le début du mois, vous avez lu 1314 pages sur mon blog, et les 20 notes les plus lues sont, toujours sur ces 9 premiers jours de décembre sont :

 1 - L'espérance folle, lue 110 fois
 2 - Mes 100 jours de bonheur, 68.
 3 - Nos 5 heures inoubliables, 57.
 4 - Finirons-nous nos jours dans notre maison, 54.
 5 - Julien Clerc, 44.
 6 - Non, je ne boudais pas, 35.
 7 - Pour CriCri et Christel, 34.
 8 - Le plus dur c'est de commencer, 33.
 9 - La divine surprise, 29.
10 - Mes commentaires ne passent plus, 20.
11 - Premier baiser, première rupture, 17.
12 - Pétula Clark, 16.
    - L'été du quitte ou double, 16.
14 - C Jérôme, 8
15 - Mon voyage de noces en cyclomoteur, 7
     - Christophe, 7
17 - Cica-Chansons, 5
18 - Sur notre nuage1, 4.
    -  Eric Charden, 4.
    -  l'acharnement7, 4.

6 notes parmi les 20 plus lues, pour moi c'est un encouragement. Certaines, d'ailleurs (comme Eric Charden) ont été postées voici 2 mois !

Un truc aussi que je remarque, c'est que vous appréciez, même si vous ne me le dites pas, les notes où je raconte ma vie.
Classées 1ère, 2e, 3e, 9e, 11e, 12e, 15e, et deux fois 18e.

Là aussi, près de la moitié. Je vais donc continuer ces notes-là. Malgré l'absence de commentaires. Peut-on d'ailleurs vraiment commenter ces notes-là?

La prochaine paraîtra dans quelques heures, et vous retrouverez Julien Clerc II dimanche prochain, programmée à l'avance, car je ne serai pas là pendant une semaine.

Je vous embrasse.

Sauvé par le gong (juin/juillet 2003)

Demain, je pars pour une semaine.

Par conséquent, pour celles et ceux qui s'intéressent à mon Histoire, il m'a paru opportun d'écrire cette note - capitale - avant ces vacances.

Donc, en cette mi-juin 2003, je voyais mon avenir complètement bouché. Certes je quittais la Bretagne, mais "elle" y arrivait !
D'autre part je n'avais désormais plus personne à qui me confier. Tous avaient baissé les bras... Seul paradoxalement, mon collègue Jean-Paul, celui qu'au début j'appelais Harceleur I, avait réalisé qu'effectivement j'étais à deux doigts de me fiche en l'air, que la vie ne m'intéressait pas. En cela il avait déjà une belle preuve...

C'était le 30 septembre 2002. A 8h45, je sens le sol bouger. Ca devient de plus en plus violent, des cartons tombent des armoires, et le chef crie "ON EVACUE", voulant nous faire rejoindre ceux qui étaient déjà dehors.
C'était un tremblement de terre, de magnitude 5.4 et tout le monde dans le bâtiment se bousculait pour sortir, pour sauver leur peau.

Pas moi...

J'étais resté, attendant enfin que quelque chose se passe. Une délivrance. C'est un peu ridicule, 8 ans après, de le dire, mais je pensais à une intervention divine, un truc qui enfin me "rappellerait" ...

Je n'ai rien eu, du reste le bilan a été très léger, mais tout le monde avait compris que je ne tenais plus à la vie. Notamment Jean-Paul. Oui, je sais, cela ne l'empêchera pas, 6 mois après, d'écrire son fameux mail "game over" qui a déclenché mon processus d'autodestruction, comme on dit. Et je pense qu'il avait du remords...

Bref, mon pronostic vital était bien engagé en cette mi-juin 2003.

J'étais, depuis 5 ans, abonné au magazine Psychologies, et j'avais lu qu'une certaine Claude H... pouvait apporter une solution aux cas les plus désespérés. J'écrivis donc une lettre à Madame Claude, qui ne daigna pas s'intéresser à mon cas. Cas sans doute assez fréquent pour ce genre de personne overbookée.

Plus rien ne pouvait donc me sauver quand ma fille me demanda d'avoir Internet.

"Mais ma chérie, on déménage dans 2 mois et demie...
- Justement, ce sera l'occasion de me faire des connaissances..."

Vu qu'elle avait finalement accepté de nous suivre - pour un an - à Biarritz, j'écrivis à F**E pour avoir une connexion.

Et le 27 juin, c'était fait. Ma fille m'a dit, solennellement "papa, ça y est, nous sommes reliés au monde."
Moi je souriais... 

Et c'est en lisant mon Psycho dans les WC que je vis qu'il existait une rubrique du mag sur le net. Notamment un forum. Enfin, des forums, une bonne vingtaine allant de la sexualité au régime en passant par les crises de couple.

J'allai voir, mais vraiment sans arrière-pensée. Je ne m'imaginais pas une seule seconde que ma survie était là-dedans.
Et pourtant...

Je vis qu'un forum était intitulé "vivre une séparation".

Sur chaque page s'étalaient environ 20 lignes, qui correspondaient à des sujets. Et, bizarrement, en face de chaque ligne se trouvait un chiffre, variant de 0 à 50 environ. Je ne mis pas longtemps à comprendre que les sujets étaient presque tous des appels au-secours, et que le chiffre en face était le nombre de réponses. Pourquoi cette compétition dans pareil site ? Je me pose encore aujourd'hui la question... Celui qui "lance un post" (c'est comme ça qu'on disait) et récoltait une roue de bicyclette en guise de réconfort devait être encore plus mal après.

Je m'inscrivis, en prenant le pseudonyme de Pompon. C'était le cochon d'Inde de Nathalie, l'être qu'elle aimait le plus au monde quand je l'avais connue.

Je savais donc ce que je risquais, en "postant" cet appel au-secours,daté du 8 juillet. Sans le faire exprès, cela faisait pile 9 ans que Tortionnaire avait entamé son travail de sape...

 

je me traine.jpeg

 

Effectivement, pendant 24 heures, mon "post" resta sans réponse.
Au lieu de me lamenter (je m'attendais à ce silence) je lisais les autres "cas", et cela eut pour effet de me dire que si j'étais malheureux, j'étais loin d'être le seul.
Et - l'hôpital qui se fout de la charité - dès que je voyais que je pouvais apporter une réponse à quelqu'un, j'y allais. Je me rappelle d'une nana qui doutait depuis 6 mois de la fidélité de son mec, marié. Lequel affirmait ne plus toucher sa femme depuis belle lurette. Laquelle femme était... enceinte de trois mois !
Bien entendu je répondis à la jeune femme, qui me remercia tant et plus.

Et puis mon "post" commença à avoir des branches. Quelques "remises en place", bien sûr, comme "et ta femme dans tout ça ?" mais pas mal d'encouragements de la part des internautes, qui étaient à 90% des femmes. Donc pas forcément dans le camp de la "maîtresse" que pouvait représenter Nathalie.

Pendant 15 jours, on me répondait, je répondais à ces personnes et en même temps, j'essayais d'apaiser de mon mieux les peines qui me paraissaient les plus hurlantes.

Fin juillet, devant mon "post" s'inscrira le chiffre 254 ! Un record me dira-t'on pour ce genre de forum qui n'attire pas les foules.
Mieux, j'eus des adresses mail. Des numéros de téléphone...

Je n'étais plus seul.

Et du coup, je laissai définitivement tomber les passages à niveau !

(à suivre, quand je reviendrai)

 

 

 

08/12/2010

Résolution

Je viens de m'apercevoir que tenir un blog et bas débit ne sont pas compatibles.

Ce matin, j'ai écrit un com à Teb, concernant mon "indispensabilité" et celle de Nathalie, et mon moteur de recherche a écrit "Cica pour Siams".

Bien sûr, dès que je me suis aperçu de ma bévue, j'ai tout de suite essayé de rattraper le coup.

Donc, je vais dans "Hautetfort". 20 minutes.
"Commentaires" : rien, parce que la page était inaccessible.

Je viens de recommencer l'expérience et Hourra cette fois j'ai réussi, à attribuer mon com à Teb plutôt qu'à Siam's, qui devait se demander la raison de ce com incongru.

Bref tout ça pour dire que j'en ai RAS LE BOL de ce bas débit (impossible, en plus selon à la fois Orange et SFR).

Non, c'est possible, mais c'est très très pénible.

C'est pour l'urgence. Pour consulter ses mails ou à la limite regarder des horaires de train.
Pas pour tenir un blog.

On nous promet l'ADSL pour le 28 janvier.
Ce que je peux promettre, moi, c'est que pour éviter de passer une plombe pour écrire 3 lignes et surtout de passer pour un con auprès de mes rares commentatrices qui ne viennent pas de mon ancien site, c'est d'arrêter, à cette date, ce blog, si je n'ai pas l'ADSL.

Je pense qu'il faut quand même respecter les gens, et si je concède que ma bévue de tout à l'heure ("pour Siam's" au lieu de "pour Teb"), était certes due à mon navigateur, elle est surtout due à ma pomme, qui aurais dû vérifier mes commentaires au lieu de lui faire confiance - au navigateur - les yeux fermés.

Je pense sincèrement qu'il m'est impossible de tenir un blog digne de ce nom alors qu'il me faut 10 minutes pour arriver à charger une page.

J'en serai le premier désolé, mais des épisodes comme celui d'aujourd'hui démontrent bien qu'il ne faut jamais essayer de péter plus haut que son.... derrière !

Je vous embrasse.

 

21:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : internet

Post - TS (mars à mai 2003)

Me voici rentré chez moi. Pour deux jours car après-demain direction la Bretagne voir notre fille. J'ai retrouvé Ouhans je dirai presque... sous la chaleur ! Il faisait encore 13 degrés hier soir, et en ce moment c'est pareil... Mais qu'est-ce qu'il pleut !! On a même eu droit hier soir à un bel orage, avec des éclairs dignes d'un été....

 

Sinon pour les nombreuses (très exactement 92) personnes qui ont lu ma note "l'espérance folle", il n'y a pas trop eu de suspense, puisque je suis là, encore là, à écrire.

J'aurai des réactions différentes après ma TS.

La plus fréquente sera celle du boulot, et de certains membres de ma famille : tout cela est bidon !

Celle du docteur qui à l'opposé me donnera deux mois d'arrêt ensuite : je suis un miraculé. Quand il m'a vu le 24 au matin, avec des pulsations à 220, il a fortement pensé que au minimum j'aurais de graves séquelles, et au maximum je n'y survivrais pas. Ce qui m'a sauvé, d'après lui ? La dernière "rasade" de comprimés.
A 25, j'y passais. 35 en revanche, c'était trop ! Va comprendre la médecine...

Enfin la réaction de ceux qui tiennent à moi : la culpabilité. A fond. Ma fille écrira même une lettre très dure à Nathalie. Malgré que je lui aie dit qu'elle n'était pas la principale responsable. Que n'a t-elle pas écrit à mes chers supérieurs ??? En tout cas, avec cette lettre, il était désormais inutile d'espérer quoi que ce soit.

Un conseil à ceux qui font une TS tout en sachant qu'ils ne passeront pas l'arme à gauche, ceux qui tentent un appel au-secours sans trop de risques: surtout abstenez-vous !!!  Car en plus du fardeau qui est le "facteur déclenchant", va alors s'ajouter un double fardeau : celui de ceux qui vous en voudront à mort de ne pas avoir pensé à eux, et celui qui crieront au bidonnage...
A l'enfer d'"avant" succèdera alors l'enfer au carré !

Pour moi, c'était donc net, j'avais fait une connerie en prenant ces comprimés, et il me fallait quelque chose de plus décisif...

Qui, cette fois ne pardonnerait pas.
tgv.jpg(Photo prise par bibi...)
 

Il m'avait enlevé ma raison de vivre, qu'il finisse son travail, ce maudit cheval de fer, en m'enlevant la vie.

Je vais passer des semaines et des semaines de préparation, guettant l'endroit qui serait le plus propice.

Mais, en attendant, "la vie continue", et je reçois - chez moi - un coup de fil de la DRH qui me dit que si je voulais, en guise de "compensation" du poste qu'on m'avait volé, une place était libre à Biarritz. Sans passer comme à Millau par la case "cas social". J'avais assez d'ancienneté pour pouvoir y prétendre.

Ma foi je me dis pourquoi pas, pensant au fond de moi que je n'aurai guère le temps de goûter à cette nouvelle affectation ! Surtout que ma fille me dit d'emblée "pas question que je quitte la Bretagne"...

Entre-temps je passe voir mes cousins, les parents de mon filleul. Et ma cousine Emmanuelle me cuisine jusqu'à que je lui dise pourquoi cette TS. Et dans la foulée, je lui montre la lettre de Nat par laquelle tout est parti. Cette cousine est très "nature", si elle est parfois sans-gêne, elle ira toujours droit au but.
Et quand elle me tend la lettre après l'avoir lue, elle me dit :
"Cette lettre est une lettre d'amour, elle t'aime toujours..."


Je me dois cependant de citer quelqu'un qui me fera un temps hésiter dans mes funestes projets.

Une jeune Mexicaine, reçue chez nous dans le cadre d'un échange international. L'année suivante, c'est notre fille qui doit (devait, si on va à Biarritz) aller chez elle.

Cette jeune fille, à qui je ferai visiter plein de coins autour de chez moi, avec qui j'essaierai un dialogue pas très facile (car elle ne parlait pas un mot d'anglais et un poquito le français) dira à la fin de son séjour à ma fille : tu as de la chance d'avoir un papa comme ça.

Car c'est surtout pour cela que je voulais me supprimer. J'avais une vraiment piètre opinion de moi-même, la personne que j'étais non seulement souffrait mais je la détestais. En fait, je voulais autant tuer cette personne-là, bien dépeinte par Michel Sardou en 1981, ce Mauvais homme, Mauvais mari, mauvais amant Qui tient debout, évidemment, Entre l'alcool et les calmants que d'arrêter de souffrir.
Et Nuria, cette jeune Mexicaine, qui n'avait aucun a-priori sur moi avant d'arriver en France, qui ne connaissait absolument pas ma vie, avait jugé que j'étais quelqu'un de bien...

Et du coup, je vais faire une folie. Tenter une dernière fois ma chance après de Nathalie. Mon ordinateur, celui que j'avais payé à ma fille en 2001, possédait un graveur de CD. Alors je vais faire des aller-retour entre chez moi et la médiathèque de Vannes pour faire des copies. Le but étant de créer pour Nathalie un CD avec des chansons qui reflètent ce que je pense. 
Mais je ne l'enverrai pas ! Non, j'irai carrément... le mettre dans sa boite aux lettres ! Et pour cela, je n'hésiterai pas à faire, dans la journée, entre l'embauche de mon épouse et sa "débauche" un aller-retour vers chez elle. Personne ne saura que j'ai été dans les Yvelines !
Chez elle où je suis vers les 13h, où je dépose mon CD et repars. Juste pour lui montrer ce que je suis capable de faire pour elle...

Mais tombent les résultats des mutations, le 20 mai.


Je quitte Vannes !!! Et j'apprends que je suis muté à Biarritz.

Tandis que Nathalie, elle, arrive en Bretagne...

Maudit, je suis maudit, notre couple est maudit !!!!!
Et je vais de nouveau me tourner vers les passages à niveau.  Je ne sais pas quand je me jetterai sous le TGV, mais ce que je sais, c'est que ce jour-là viendra.

Je n'en peux plus, je ne veux plus de cette vie injuste où je souffre et fais souffrir les autres, et sauf miracle, je ne verrai jamais Biarritz.

 

Mais ce miracle, il va se produire.
Non, Nathalie ne reviendra pas, c'est encore plus "merveilleux" que ça.

La suite demain.

Je vous embrasse.

 

 

 

 

 

15:20 Publié dans détresse, moi, psy, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : suicide

05/12/2010

les 50 interprètes de la période 63/74 selon SLC : Julien CLERC - 1

Peut-être (sans doute ?) la dernière note de cette saga, dont il faut dire qu'elle ne remporte pas, ici, de succès foudroyant. Surtout par rapport au temps de préparation...

Peut-être que Julien Clerc va me faire mentir ?

Car aujourd'hui, c'est un "gros morceau" en la personne de Julien Clerc, dont la période 1963/74, celle traitée dans ces colonnes, n'aura pas été la plus importante. Julien Clerc fait partie de ces Grands chanteurs français qui sont arrivés dans les années 60 et qui continuent de faire des tubes.
C'est pour cela que je vais la traiter en deux "tomes" : 1968/1974 et 1975/2010.

Julien Clerc est un des rares chanteurs dont le premier 45 tours est un tube. La cavalerie, sortie en avril 68, fut le refrain des "évènements" de mai. Il va rester 21 semaines dans les 25 premiers, avec une belle 7ème place (pas mal pour un premier disque) en octobre, alors que Ivanovitch est déjà sorti !

En 1968, Julien Clerc est déjà dans le "gratin", il occupe la 18ème place parmi les interprètes.

Yann et les dauphins sort en février 69, il sera 17ème en mai. 
Le disque suivant, son premier single, sorti ce même mois fera, lui, un malheur.
D'abord si tu reviens, 4ème dès son premier mois de présence. 19 semaines dans le top... En même temps que la face B, la californie, 4ème aussi en juillet. Carton plein pour Juju.

45 tours "sabbatique" à l'été, avec Hair où il a joué en même temps que Palaprat et Lenorman, qui en feront également un disque.
Mais il se rattrape avec le suivant, qui lui aussi fait un beau doublé : Carthage, 17ème en novembre 1969, et Les larmes sucrées, 8ème en décembre. Julien Clerc, deux tubes pour le prix d'un !

En 1969, Julien Clerc est 8ème interprète pour l'année, 5ème chez les hommes derrière - dans l'ordre - Adamo, Joe Dassin, Johnny et Michel Polnareff.

1970. Sortie en février des jours entiers à t'aimer sera 5ème en avril.
En mai c'est 4h du matin, qui restera 19 semaines dans le hit, avec une 5ème place en juillet.
Nouveau doublé en septembre, avec la face A les fleurs des gares, 5ème en décembre, et surtout le caravanier, qui arrivera sur le podium en mars 1971.

Pour cette année 70, Julien Clerc rétrograde, se classant 9ème et 7ème interprète masculin. Pas mal quand même...

Le coeur volcan sort en février 1971, lui aussi sera dans le tiercé en juin. Où sort Berce-moi qui fera aussi une belle carrière avec 15 semaines de présence et une 7ème place en juillet.

Julien a eu jusque là beaucoup de places d'honneur, mais jamais la seconde et encore moins la première.
Ce sera rectifié avec Ce n'est rien, qui tiendra 23 semaines dans le hit ! Sorti en octobre, il restera classé jusqu'en avril, avec la seconde place en janvier 72, et la première en février.

Lui aussi sera l'interprète numéro 1 en cette année 1971, sa meilleure année.

Comme souvent, après un méga-tube, suit une période moins faste. Ce sera son cas en 1972 avec Niagara, qui sera reconnue quelques années après. Mais pas du tout classée sur le moment (février).
A chaque jour sera 10ème en août.

Mais il finira bien l'année en sortant début novembre si on chantait, qui tiendra 20 semaines, avec une troisième place en janvier 1973.
Mais pour cette année 1972 il va rétrograder à la 17ème place...

Il va à présent moins faire de disques, surtout des 45 tours et deviendra un "chanteur à albums", qui se réserve aux plus fortunés qui ont les moyens de s'offrir une plus grosse galette. Ainsi ça fait pleurer le bon Dieu sera, lui au sommet de SLC à l'automne, alors qu'il ne sortira rien dans les bacs.

Une seule chanson aussi pour 1974, Danses-y, qui sera 4ème en janvier et février 75.

La place qu'occupe Julien Clerc entre 1963 et 1974 est une insulte pour ce chanteur qui a commencé sa carrière en 1968. D'autant que les années 75/2010 seront très fastes pour lui.

Le mieux est de comparer ce qui est comparable, c'est à dire les années 68/74 où Julien Clerc est le 8ème interprète français, derrière - dans l'ordre - Johnny, Claude François, Adamo, Sheila, Sylvie Vartan et Michel Polnareff.

La suite la semaine prochaine.

Je vous embrasse.

04/12/2010

l'espérance folle (15 au 23 février 2003)

Le 15 février, je reçois une lettre chez moi. L'écriture ne trompe pas...

C'est ELLE.

 

Cher Patrick,

Je t’écris ce petit mot pour te dire que ne souhaite pas te revoir. Il y a 6 ans quand nous nous sommes séparés à Mende, tu m’as brisé le coeur. Tu avais alors fait le choix d’aller vivre en Bretagne avec ta famille et tu en avais le droit. Aujourd’hui rien ne sera plus jamais comme avant. Pour moi notre histoire fait partie du passé et je désire tourner cette page triste de ma vie. Je te demande de ne plus me contacter car ce que je souhaite avant tout, c’est t’oublier.

J’espère que les années à venir vous apporteront beaucoup de bonheur à tous les trois.

Nathalie.

Je suis sonné sur le coup, d'autant que ce n'est pas la première fois que je reçois des lettres (ou mails ou coups de fil) de ce genre.
Non, Nat n'est pas un être parfait. Elle est versatile et surtout très influençable. Et je me doute qu'une fois de plus "maman" est derrière tout ça.

Mon épouse veut savoir quelle est cette lettre qui me met dans un tel état. Je la lui tend (elle était adressée chez moi, c'était donc pour que "tout le monde" la lise), et sa réaction sera de dire :
"elle est vache quand même"... ! (sic)

Et puis il faut savoir extraire le positif de toutes choses. Certes si la première partie de la lettre est de très mauvaise foi (il y a 6 ans j'avais fait le choix d'aller en Bretagne... Mais c'était elle, qui sous la pression de tortionnaire, avait la première posé sa mutation !) mais lorsqu'elle écrit "ce que je souhaite surtout, c'est t'oublier", ça veut quand même dire qu'elle ne m'avait pas oublié....

Je réussis quand même à l'avoir au téléphone, pour lui dire que si vraiment elle le souhaite, elle peut couper les ponts, mais que ce n'est ni par mail, ni par lettre, ni par téléphone que cela doit se faire.
Je pense alors à la chanson de Lara Fabian , "tout" :

Parles, parles, dis-le moi sans trembler  Que t'en a plus rien à cirer  Parles, pleures et je comprendrai

Elle est surprise, et est d'accord pour que passe la voir en revenant de Besançon, où je dois aller chercher un appart'. Elle appellera ma fille pour fixer l'heure et le lieu.

Rien n'est perdu !


Mercredi 18. On couche à Auxerre chez une cousine de mon épouse. Et là se vérifie ce phénomène qui veut - pour moi - que l’éloignement, la distance, me fait souvent oublier un moment l’essentiel de mes ennuis. Vérifié maintes fois, et là encore.
Coup de fil de ma fille, je saute sur le téléphone, plein d'espoir.
Nat n'a pas appelé.

Le lendemain 19 direction Besançon. On quitte la grisaille de l'ouest et on se dirige vers le ciel bleu. Il ne nous quittera pas ! On pose nos bagages à l’hôtel et on prend une carte de bus journalière. Pour 3 euros, on peut faire ce qu’on veut (d’après la Vie du rail c’est la ville où les transports en commun sont les moins chers). Un arrêt se trouve juste à côté de l’hôtel, on commence par voir où se situe mon prochain lieu de travail.
Puis bus vers la ville où on épluche les agences immobilières. Pas donnés les logements, mais quand même relativement abordables, par rapport à Vannes.

Une idée me vient. Si on allait à Pontarlier ? Voir combien de temps il faut, sans se presser, pour rejoindre notre lieu de vacances des deux derniers étés ? Au passage on achètera de la liqueur de sapin à la distillerie, et pourquoi pas, on mangera une fondue dans notre resto préféré ?

Je m'aperçois alors qu’à à peine 20 km de Besançon le paysage change complètement. On arrive dans les « alpages », avec des petits villages dont les maisons comtoises s’enserrent autour de l’église. Tout ça sous un épais manteau de neige, c’est magique. On est complètement dépaysés.

On arrive à temps à la distillerie, où j’ai un mal fou à marcher dans les rues verglacées avec mes bottines de ville ! On nous offre l’apéro. Chance aussi le resto « fondue » est ouvert.
Tout ça avec un bon vin d’Arbois en pichet, la vie serait presque belle. Mais il faut vite replonger dans la réalité, Ma fille appelle.

Toujours pas de Nathalie.


Vendredi 20, Direction la Suisse. Départ dès 11h, même route au début que sur Pontarlier. La neige au soleil, que c’est beau... On mange à Valdahon, dans une petite pizzéria qui ne paye de pas de mine mais où les spaghetti sont parfaits. Puis Morteau, dont on découvre la vallée enneigée dans la descente. Mon épouse en a le souffle coupé. Et la Suisse, proche finalement (70 km) que l’on atteint au Locle.
Quelques kilomètres encore, par  la route touristique.
Là encore la transition est prodigieuse. D’une vallée industrielle, en quelques kilomètres on arrive à un col qui porte bien son nom,  « la vue des Alpes ». A 1283 m d’altitude (il fait doux, dans les 6/7 degrés) la vue porte sur pas moins de 4 pays. De la Sivretta (Autriche) à 250 km sur l’extrême gauche - bizarre pour l’Autriche - au Mont Blanc à 130 km en passant par les grands sommets helvètes, comme le Cervin. J’ai dit 4 pays, car on distingue également le Mont Rose en Italie, droit devant, qui ne passe pas inaperçu avec ses 4634 mètres.

Mon épouse est KO devant tant de beauté. On remonte en voiture et dix minutes après on est  à Neuchâtel...
Puis retour vers Pontarlier et Besançon.

J’appelle alors ma fille, qui n'a toujours pas reçu de coup de fil des Yvelines.

Là j’avoue je prends un coup de massue. Il me reste une dernière chance, c’est lundi matin, après le week-end.

Il fait froid quand nous redescendons. -4 à Pontarlier mais mon thermo par endroits descend vers les -11°... Besançon - 2°. Là on se balade dans la ville by night. Cette ville est également belle la nuit, éclairée comme il le faut. Momo regarde, ébahie, les maisons.

 

 

Départ le lendemain 21 après-midi. Direction Dijon puis Vézelay. Auxerre le soir. Longue balade dans cette superbe ville où j'ai bossé en 1974. Pendant laquelle notre fille nous appelle. Pas de nouvelles des Yvelines .
A la télé, à l’hôtel on parle d’un tremblement de terre. Rien ressenti !

Grand jour est le lendemain 22, direction le 78. Je ne vais pas vite, on dirait que j’appréhende, que je sais déjà ce qui va m’arriver. On pique-nique vers Nemours, sur une aire de l’A6 déjà saturée. On atteint l’hôtel à 15h30, et je me mets vite en quête d’aller voir où habite ma bien-aimée. Dans quel cadre elle vit. Muni d’un plan je n’ai pas de mal à trouver sa rue.

Ma fille m’a dit qu’elle habitait au deuxième, je regarde. Pas de R5, elle n’est pas là. Mais de toutes façons je n’y serais pas allé. Je lui ai promis de ne pas forcer sa porte...

Puis on décide d’aller à Paris. J’ai un bon plan pour ça. Se garer dans Versailles et prendre une carte journalière « 4 zones » à 55 francs. Ainsi on pourra d’une part se balader à notre guise et de l’autre choisir nos arrivées. Car je ne veux pas arriver à Montparnasse. C’est là qu’on s’est séparés, je ne veux pas revoir cet endroit pour le moment.
On arrive donc par St Lazare et avec mon épouse on fait la visite-express habituelle. Qui comprend quand même la butte Montmartre, la Madeleine, la Place Vendôme, le Louvre, le Pont-Neuf, les quais de la Seine et la Tour Eiffel. Mon épouse est une fois de plus subjuguée.

Mais pas moi.
C’est la première fois que ça me fait ça.

Paris me paraît fade ! Alors qu’il fait une température idéale, sans un souffle de vent, qu’il n’y a pour une fois pas trop de monde (les ricains nous boudent car on critique leur guerre à la con), je ne suis pas aussi bien que les autres fois. Je saisis à présent l’expression de Gilbert Bécaud dans Et Maintenant:

Même Paris crève d’ennui Toutes ces rues me tuent.

Nat me manque. Ce n’est pas l’appréhension du lendemain mais je reste sur l’impression de la Toussaint où j’avais eu l’impression de rêver en parcourant les rues de Paris avec elle. Là je ne vois que Mon épouse à mes côtés.

A 23h30 on est à Versailles, à minuit on est à l'hôtel .

Lundi 23 au matin. Coup de fil de ma fille. Nat est au boulot. Elle avait pris sa semaine. Elle va nous appeler « dans l’après-midi ».

Merci Seigneur. Mais c’est loin et vaste «l’après-midi». Alors on va tuer le temps. On commence par aller devant chez elle. Tremblant comme une feuille, je pénètre dans son entrée. Je vois son nom. Je vois sa fenêtre...

Midi, on décide de casser la graine à Leclerc, juste à côté de mon école supérieure où j'ai traîné mes guêtres de 71 à 72, il s'appelait alors "super M". De quoi me bouleverser...

Non. Ce que je regarde avant toute chose, ce vers quoi mes yeux sont désespérément tournés, c’est le portable de mon épouse. Qui reste inexorablement silencieux.

L’après-midi on va vers les étangs de la Bièvre. Je suis de plus en plus excité, j’attends fébrilement. Je commence à conduire nerveusement. 15h30. Direction le parc du château de Versailles. On y entre par une porte donnant sur la nationale, à 2 bornes du château. Mais Mon épouse au bout de 500m dit «qu’elle en a marre». J’ai l’idée alors d’aller à France-Miniature.
Fermé jusqu’à fin mars.

Je tourne de plus en plus en rond.

16h30, je demande à ma fille de l’appeler. Personne. Elle ne bosse pas cet après-midi-là !

Alors elle doit être chez elle. On s’y rend, on voit la R5. Je me gare dans le secteur, hors de sa vue. Et on attend l’appel. Un moment donné Mon épouse n’y tient plus et va chez elle. Je suis tellement tendu que je ne l’empêche même pas !!! Le temps passe, l’espoir renaît. Mais au bout de 10 minutes elle revient. « Elle ne répond pas ».

Ecoeuré, désespéré, je mets le moteur en marche. Le type devant chez qui nous étions garés commençait du reste à nous regarder d’un air bizarre.

Je décide de rouler mollo au début, au cas où elle appellerait. On quitte sa rue à 17h15, et sur la deux fois deux voies jusqu’à Dreux je ne dépasse pas le 110. Après je réalise que les chances sont de plus en plus minces , et dès que les portions reviennent à 4 voies je vais de plus en plus vite. Dans les villages ou dans les « deux voies » je ne fais pas de folies, mais dès que je peux je bourre. Après Mayenne, je suis à 160 sur la voie rapide, puis sur l’autoroute à fond jusqu’au péage. Mon compteur ne bouge pas du cran « 170 » dans un bruit d’enfer, car - une grande première depuis 27 ans que j’ai mon permis - je n’ai pas mis la radio. Silence total dans la voiture. Puis 150/160 jusqu’à Rennes. Le périph, que je crains tant, je le parcours à 120/130 dans un état presque second. Puis je m’engage vers Vannes. Il fait nuit, et je sens bien qu’à ce rythme je vais finir par avoir un accident. Mon épouse ne dit rien, elle comprend. A l’aire de Paimpont Brocéliande je lui passe le volant.

4 h pile pour les 426 km que marque le compteur. 107 de moyenne sur une nationale, 17 km d’autoroute et des traversées de villes et de villages - sans dépasser ce qui y est autorisé - , pas mal...

Ma fille réagit mal « Pour qui elle se prend celle-là.. Madame DE ! Je vais lui écrire une lettre dont elle se souviendra ».

Ca me fait encore plus mal qu’on parle comme ça de ma Nathalie. Même si elle a été vache cet après-midi, en me laissant espérer un coup de fil.

Et si elle m’avait laissé un mail au boulot ?
Encore une chance...

Boulot. Ordinateur. Réception des messages.

Je suis là, le coeur battant.

Message, oui, mais pas de Nat. Mais un de Jean-Paul : « Game is over ».  Il me raconte en substance que « les collègues » lui auraient dit que je cassais du sucre sur son dos. Et que la belle période d’embellie qui a duré plus d’un an se termine. En clair le harcèlement va reprendre de plus belle... jusqu'à ma mutation pour Besançon.

Second mail, de la DRH qui me dit "désolé pour Besançon mais un emploi réservé est passé devant vous..."

Et là, d'un coup, je deviens très calme.

C'est maintenant. C'est là que mon calvaire va enfin se terminer.. Je vais enfin m'autoriser à me reposer, une chose que je refusais depuis plus de trois ans.

Toujours calme, presque souriant, je sors de mon placard une boîte de Rohypnol.
Je commence par avaler 10 comprimés.
Puis je rentre chez moi, l'air de rien, et vais me coucher, comme si de rien n'était.
Petit passage par la salle de bains, où là je m'enfile une nouvelle dose de 15 pilules magiques.
Puis je me glisse dans mon lit, auprès de mon épouse.

Et là, j'attends, calmement.

Calmement au début,
puis de moins en moins calmement, constatant que "ça ne venait pas".

D'habitude, 2 de ces petits comprimés m'assomment en un rien de temps, mais là, non !
Lutte féroce entre la partie de moi qui veut en finir, et celle qui ne veut pas mourir.

Alors, au bout d'une petite heure, je finis par me lever. Je titube un peu - quand même - et je retourne dans la salle de bains reprendre une nouvelle dose de 10 comprimés, assortis cette fois d'une demie-bouteille d'après-rasage.

Je pense que l'envie de mourir est proportionnelle au fardeau que l'on porte.

Puis, je me rallonge.
Et je plonge.

Rideau.

 

15:30 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : suicide