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02/09/2010

A dimanche soir

Mission à Colmar ce week-end. Probablement ma dernière.

J'ai bien compris la leçon de la dernière fois, et même s'il s'agit de quelques 60 heures, j'emmène mon épouse avec moi.

Financièrement, ça sera une opération "blanche", même négative, mais je n'ai pas envie que mon épouse se tape une crise.

Fatalement, le cyber sera impossible, aussi vous dis-je à dimanche soir, pour évoquer Frank Alamo !

Je vous embrasse

19:55 Publié dans moi, Voyage | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : colmar

La bande des 6 (1970/1971)

La période est en partie à-cheval sur l'époque de la note précédente.

En octobre 1970, j'intègre la fac. Changement total d'ambiance, les robes colorées des jeunes filles tranchent avec les blouses blanches Louis-Le-Grandesques, la fac est toute neuve (même en construction) ce qui change du bâtiment XVIIème siècle d'où je venais.

Je m'inscrivis tout de suite en section "sport", nanti de mes 10'8'' aux cents mètres qui m'avaient mis "hors-barême" pour le 80m du bac.

C'est un monde nouveau que je découvrais, on pouvait étudier "à la carte" ! Et en dehors des TP et TD notre présence n'était pas obligatoire.
Il y avait, en haut de l'échelle, le cours magistral en amphi, 300 personnes avec un prof très éloigné de nous (dans tous les sens du terme). Puis, les Travaux Dirigés, l'équivalent d'une classe de lycée, avec une vingtaine de personnes. Et enfin, les "colles", dont le sens n'avait rien à voir avec celles du lycée ! C'était des cours presque particuliers à 2, 3 personnes que nous faisaient les étudiants de licence ou de maîtrise.

Il y avait aussi les TP, Travaux Pratiques de chimie, branche dans laquelle je m'étais engagé.

J'eus comme "binôme" une certaine Annie. Avec laquelle je sympathisai immédiatement. Rien de plus, car mon coeur était déjà pris (voir note précédente). Du reste pas mal d'étudiantes venaient s'assoir à côté de moi en amphi, pour me faire la conversation !

Je restais sur un échec sentimental, une jeune fille de Franche-Comté pour qui j'avais fait les vendanges et que ses parents avaient enfermée pour ne pas avoir la tentation de poursuivre cette idylle. Je ne pensais qu'a jour où je pourrais y retourner, monté sur un cheval blanc, pour enlever ma belle.

Et je me lançai à corps perdu dans mes études. Ne ratant aucun cours, aucun TD, aucune colle, aucun TP.

Et quand vint le jour du "partiel" de maths, je pensais bien m'être débrouillé, au lycée ce que j'avais fait méritait au moins un 13/20.

Hélas, quand, début novembre, arrivèrent les résultats, je fus très déçu même si j'étais parmi les 50 premiers de l'amphi, je n'avais que 7/20 ! Méthode efficace pour décourager les "première année", qui marche toujours aujourd'hui.

J'avais repris mon entraînement aux 100m, sur un stade près de la Porte de Clignancourt, mais je m'aperçus très vite qu'il fallait que je m'entretienne ! Mes 10'8"" était devenus 12'1"", et peu à peu je recommençai à grapiller les précieux dixièmes.

Puis arriva la mort de De Gaulle, qui me permit de tenter de revoir ma "promise" en Franche-Comté et qui se solda par un échec magistral.

http://cicatrice.hautetfort.com/archive/2010/09/01/premier-baiser-premiere-rupture-1970.html


A mon retour, je n'avais plus goût à rien. Si je continuais à fréquenter les bancs de la fac, c'était pour faire plaisir à ma mère, mon père s'étant une fois de plus montré odieux à l'occasion de ce maudit retour.
Du reste pour moi cette année de fac était du "remplissage", avant l'Essentiel, le concours d'entrée  qui était la porte de la profession dont je rêvais depuis mes 12 ans. Mon père m'avait dit "passe ton bac d'abord", c'est ce que j'avais fait. Me faisant ainsi rater 3 années de travail, lesquelles m'auraient bien servi actuellement, pour ma retraite future. J'aurais pu alors partir sans "décote"... Merci Papa !

Les cours n'étant pas obligatoires, je les séchai donc, mais restaient les TD et les TP qui eux l'étaient.
Je dois beaucoup à mon binôme Annie, qui, mise au courant de mes déboires, faisait ce qu'elle pouvait pour me dérider lors de ces fameux TP, n'hésitant pas à mettre n'importe quoi dans les éprouvettes. C'était, 8 ans avant, "les sous-doués"...

Annie avait une amie, sa meilleure amie, qui s'appelait Danielle.
Et je me liai vite d'amitié avec ces deux jeunes filles, à qui je racontai mes malheurs Jurassiens.

 

C'est après les vacances de Noël que les choses s'accélérèrent. Par, si j'ose dire, "cooptation".

Annie tomba amoureuse d'un grand garçon, hypersympa, prénommé Michel. Et j'avais deux sentiments contradictoires en les voyant, se donnant la main, toujours serrés l'un contre l'autre.

1) que c'est beau, deux êtres qui s'aiment à ce point, mais
2) et dire que pour moi c'était encore ça il y a quelques mois...

La bande des trois devenait la bande des 4. Mais pas pour longtemps, car Michel emmenait dans sa "musette" un grand copain à lui, Clément.
Et de 5.

Mais Clément était amoureux de la "vieille" du TD, Claire. On l'appelait "la vieille" car elle avait  24 ans, ayant essayé diverses voies avant de se retrouver parmi nous. Et Claire vint tout naturellement nous rejoindre, la "bande des six" était née".

Curieuse bande en vérité car constituée de deux couples et d'un duo, Danielle et moi. Danielle qui je crois, n'aurait pas demandé mieux de constituer avec ma pomme un troisième couple.
Danielle ne m'était pas du tout indifférente, mais elle ressemblait énormément à Brigitte, la jeune jurassienne. Et en plus chez moi, les chagrins d'amour durant très longtemps, je n'étais pas prêt pour une nouvelle rencontre.

A partir de ce moment-là, la fac ne nous verra quasiment plus.
Certes pour nos parents respectifs on fera semblant d'y aller, on se lèvera à 7h30 et on prendra le métro, mais pour... se retrouver tous les sur le quai du métro Châtelet, ligne 7 direction Ivry, devant les premières classes.

Et quatre mois se passeront comme ça, de janvier à avril. Nous nous baladerons de tous les côtés dans Paris, et même en dehors. C'est avec eux que j'irai pour la première fois "en boîte", en fait à Paris des caves.
C'est avec eux que je m'initierai au bowling.
C'est avec eux que je vais tâter du fast-food, qui à l'époque ne s'appelait pas MacDo mais Wimpy.

Nous aurons nos quartiers généraux : Le matin, ce sera la brasserie "l'Etoile" où en guise de repas nous mangerons des sandwiches. Cette brasserie a d'ailleurs une histoire, que je vous raconterai un jour.
L'après-midi c'était le Bar de l'Odéon, juste à côté du Théâtre du même nom, où nous refaisions le monde en buvant des cafés (ce qu'il y avait de moins cher) et écoutant des chansons au Juke-Box. Nos préférées étaient "la vente aux enchères" de Bécaud et "qui a tué grand-maman" de Polnareff.

Danielle et moi regardions les deux couples s'enlacer, se bécoter. Parfois, quand nous nous baladions, nos mains se frôlaient. Mais ça n'allait pas plus loin, je n'étais pas assez "mûr" pour ça. Dans tous les sens du terme.

Un des plus beaux cadeaux que je recevrai de ma vie, c'est à eux que je le devrai. Un simple 45 tours, mais sur lequel tous avaient mis un petit mot.

Puis arrivèrent les vacances de Pâques, le break nécessaire pour faire le point
. Ce furent 15 jours en Lozère, comme l'année d'avant. Quinze jours merveilleux que je passai avec mon père qui voulait se racheter de sa conduite immonde de l'automne. Ma mère nous rejoignit pour 8 jours, et nous étions cette fois motorisés. Que des Solex, certes, mais nous n'étions plus tributaires des horaires de car.
En plus il fait beau et doux quasiment tous les jours, ce fut une parenthèse bienvenue.

Au retour, ce n'était plus ça. Les couples en avaient marre de "la bande" et préféraient - je les comprends - se retrouver en tête à tête. J'irai alors très souvent chez Danielle, écoutant Iron Butterfly (une chanson de 18 minutes) , Elvis et quelques autres. Nous discuterons énormément elle et moi. J'essayais de lui faire comprendre avec mes mots, mes pauvres mots de mec, que pour moi ce n'était pas facile, que j'aimerais tellement tomber dans ses bras mais que "quelque chose" m'en empêchait. Mais je ne connaissais rien de la psychologie féminine...
A tel point que vers la fin Danielle aura des doutes sur mon hétérosexualité ! Et il faudra que je m'invente un coup de foudre bidon pour une autre fille du TD pour faire stopper la rumeur naissante...!


De temps en temps quand même nous nous retrouverons à 6, dans un quartier où - je l'ignorais complètement - habitait celui qui allait devenir le parrain de ma fille.

Puis mai vit l'éclatement du groupe. Annie et Michel tinrent à m'accompagner pour passer mon concours professionnel, d'où dépendait ma future carrière.
Je devais les revoir trois ans plus tard, avec ma toute jeune première épouse, où nous partagerons un repas dans un resto sympa de la gare Montparnasse ("le Grenier") disparu depuis. Ils étaient toujours ensemble.

Et plus de 35 ans ont passé...



C'est par le site "copains d'avant" que je remarquai une certaine Annie N... qui avait fréquenté un lycée du XXème entre 67 et 70. A tout hasard, style Dubosc dans Sophie Boustier, je lui envoyai un message dans lequel je lui demandais grosso-modo si c'était pas elle la Annie avec qui nous allions au bar de l'Odéon avec 4 autres étudiants.
Et le lendemain elle me répondit, me disant que oui, c'était bien elle, et qu'elle était mariée avec deux enfants.

Et là, le plus beau. Un truc qui me fait rêver, moi la midinette masculine des blogs.
Car elle s'est mariée... avec Michel, celui de la fac. Le couple que j'ai vu se former sous mes yeux en 1970 est toujours là, 40 ans après... !
Il y a des choses qui vous réconcilient avec la vie. Ces deux-là n'auront donc jamais connu d'autre "partenaire" (beuark ce mot, ça me rappelle la belote) de toute leur vie.

Hélas, apparemment ils ne tiennent pas trop à me revoir, les appels du pied que je leur ai fait restant sans réponse. Mais je les comprends, nou nous étions quittés jeunes et insouciants (sauf moi lol), à présent nous sommes des presque-sexa avec un vécu très différent. Que pourrions-nous nous dire en dehors de "tu te rappelles à la fac quand..."

Je sais leur adresse mais je n'irai en aucun cas forcer leur porte !

Je vous embrasse.

01/09/2010

Premier baiser, première rupture (1970)

Tout le monde se souvient de son premier baiser...
Le mien, j'ai attendu l'âge de 19 ans pour l'obtenir. Une histoire, que je trouve très belle, même si elle est triste, et que je vais vous raconter.

Mes parents avaient décidé cet été-là de passer le mois d'Août dans le Haut-Doubs.

Je ne connaissais personne dans le Haut-Doubs, et j'étais prêt à parier à 100 contre un que j'allais m'ennuyer ferme dans ce coin de France, pourtant très joli, à un jet de pierre de la Suisse.

Je venais d'avoir mon bac, et mon père pour me récompenser m'avait payé... un vélosolex d'occasion !  Pas le truc noir que tout le monde a en tête, non, quand même, mais un solex "de compétition" avec freins à disques et arbre à cardan.
Mais d'occasion quand même.

Je ne m'étais pas trompé, malgré le solex, malgré la Suisse toute proche, les deux premières semaines furent pour moi très très mornes. Pour la première fois de ma vie, je n'attendais qu'une chose, le retour à Paris, la rentrée universitaire où j'allais côtoyer un monde nouveau - et mixte surtout ! - après les grises années lycéennes Louis-Le-Grandesques.

Pourtant le petit village était sympa, tout en longueur au milieu des "juralpages" (les alpages jurassiens !) vraiment parfait pour se reposer d'une année trépidante, mais à 19 ans, soyons justes, même en 1970 on a d'autres horizons...

Tout bascula le 16 août. Ce jour-là c'était la fête au village, et je fis la connaissance d'une jeune fille, Brigitte. Elle était un peu plus jeune que moi, et on se plut tout de suite.

Ce fut sur la chanson "Gloria" que l'un et l'autre échangeâmes notre premier baiser... Sensation si étrange sur le moment qui vous laisse ensuite avec une envie irrésistible de recommencer !

Aux 15 premiers jours de mortel ennui succèdérent alors 15 jours de rêve. Elle travaillait dans une épicerie pour se faire un peu d'argent de poche, mais tous les soirs nous nous donnions rendez-vous sur un banc près de chez elle, et là nous faisions de beaux projets d'avenir.
Lors d'une autre fête du village, les jeunes nous élirent carrément "le couple de l'année" tant nous étions mignons ! Oui, mignons, mais O combien naïfs...

Arriva ce foutu mois de septembre, celui qui brise les unions, et comme tant d'autres nous dûmes nous séparer, se promettant  - comme tout le monde - de nous revoir le plus tôt possible. Un mois après, très exactement, quand elle reviendrait de son mois de vacances avec ses parents, en Vendée.

Je ne rentrais en fac que le 25 octobre, j'avais le temps. Les hôteliers du village, émus par notre petit couple, m'offraient même la pension complète gratuite si je revenais ! Mais restait le billet de train.

Et là, mon père fut intraitable. Pas question de débourser le moindre centime pour aller revoir "cette petite paysanne"... Et puisque j'étais en âge de "courir les filles", je devais me donner les moyens de le faire !

Coincé j'étais. C'est alors que j'entendis une annonce à la radio. On recherchait des vendangeurs dans le Bordelais.
Pourquoi pas ? C'est vrai que j'étais aussi doué pour ce genre de choses que Laurent Roumejko en météorologie, et surtout je n'étais pas du tout mais alors pas du tout "physique". Mais quand même j'étais prêt à tout pour rejoindre ma petite fiancée.
Et je me lançai alors dans la grande aventure !

Ce coup-là, mon père était d'accord pour me payer le billet de train (pourtant bien plus cher !)...Rien que pour avoir le plaisir de me revoir revenir la queue basse le surlendemain.

Ma mère, elle, était angoissée en me voyant partir, et moi je n'en menais pas large non plus.

On m'en avait parlé, des vendanges, du fameux mal de dos qui élimine 80% des candidats les 3 premiers jours, des conditions plutôt éprouvantes.


Non seulement cela se révéla exact, mais le temps exceptionnellement caniculaire de cette fin septembre 1970 n'arrangea pas les choses. Gelée blanche le matin, avec parfois un brouillard à couper au couteau,  33 degrés à l'ombre l'après-midi... De toutes façons il n' y avait pas d'ombre !

Pour se désaltérer entre deux rangs de vigne, pas d'eau, seulement...du vin ! Du Graves quand même, mais du vin. Moi qui n'avais jamais bu autre chose que de l'eau...
Lever à 5 heures,  coucher à 23, dans des baraquements qui n'avaient rien du trois étoiles.

Je tins miraculeusement le premier jour. Mon sécateur à la main, je regardais le bout du rang de vigne, et je voyais Brigitte qui m'y attendait...

Le second jour ce fut encore pire, j'étais à deux doigts d'abandonner mais je savais pourquoi j'étais là, je ne devais pas flancher.

Le troisième jour je reçus une lettre de Brigitte, qui me disait entre autres " je t'aime tu sais, bien plus que tu ne peux le croire"...

Y avait-il un rapport ou pas ? Je pense que oui si j'en juge de mes exploits au sprint.
Le 4 ème jour mon mal de dos avait disparu, et à partir de là je me mis à foncer comme un malade ! On me surnommait "la formule 1 du rang de vigne" (rien à voir avec les hôtels, qui n'existaient pas encore !), à tel point que je devins le chouchou des patrons, content d'avoir un "employé" si zélé, à 15 francs (l'équivalent de 15 euros actuels) par jour... En plus, je faisais le clown tous les soirs, avec quelques imitations. Notamment celle du fils de la maison !

Comme je leur avais dit d'entrée, je ne restai pas jusqu'au dernier jour, la fameuse "gerbebaude"...
Je partis le 7 au soir, afin de retrouver ma Brigitte pour sa fête, le lendemain.
Toute la troupe au complet m'accompagna à la gare de Libourne pour prendre le train de nuit, je m'étais fait beaucoup d'amis pendant ces trois semaines, et certains le sont restés très longtemps.

 

 

1200 km de train plus tard, j'étais de retour dans le petit vilage, le coeur battant.

Mais elle n'était pas là. Ses parents l'avaient mise en pension, voyant d'un très mauvais oeil cette relation avec un "parisien"... Grâce à la fille de mes hôteliers, je parvins à la voir ...quelques minutes à travers une grille de son lycée. Elle pleurait, moi aussi.

Néanmoins je n'abandonnai pas. C'est De Gaulle qui vint à mon secours !
Plus exactement sa mort, ce qui occasionna un jour de deuil national. Si bien que j'avais un week-end de trois jours.  Ce qu'il fallait à mes voisins horticulteurs pour aller chercher des chardons. Et où ça donc ?  Oui, dans le Haut-Doubs.

Je sautai sur l'occasion pour leur demander s'il y aurait une place pour moi, la réponse fut oui, à condition que ça ne me dérange pas d'être serré et de voyager à bord d'une voiture d'avant-guerre !
Bien entendu je n'avais pas prévenu Brigitte. Je voulais lui faire la surprise. D'autant, m'avait-elle dit, qu'elle serait parée de ses plus beaux atours car elle était de mariage.

La Châtelaine Peugeot de 1938 roulait à fond, en ce samedi 14 novembre, sur l'autoroute en direction de ma bien-aimée. A fond, c'est à dire entre 65 et 70 km/h !!
Pouilly en Auxois, sortie pour Dijon, puis Dole, Salins, Levier et enfin Pontarlier. Ils me firent une fleur, celle de me déposer 10 km plus loin, dans le village de Brigitte où j'arrivai en pleine nuit.

Ses copains (copains version années 60/70) étaient surpris de me voir là, et admiratifs que j'aie accompli un tel exploit. Là-bas, tout était blanc, et le village en était tranformé...
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Rien à voir avec l'été.

Le lendemain, alors que les cloches sonnaient, d'un pas hésitant je me dirigeai vers le cortège, dans lequel je vis ma Brigitte avec une belle robe et des fleurs dans les cheveux. Elle manqua de défaillir quand elle me vit, et me fit signe qu'on se verrait après.
Les minutes étaient longues, et quand enfin le cortège fut terminé, c'est non pas Brigitte que je vis, mais sa soeur.
Qui me dit "va-t'en, ma soeur ne veut pas te voir".
 
Le coeur arraché, je m'en allai vers ma pension où les hôteliers faisaient ce qu'ils pouvaient pour me consoler.
Le lendemain, départ pour Paris, et durant le trajet, je n'avais qu'une obsession : qu'une voiture venant d'en face nous percute...
A Noël je lui envoyai une lettre, et par retour du courrier elle confirma qu'elle ne voulait plus me voir, en disant : "je ne veux pas m'engager à quinze ans."

Les années passèrent, 2 très exactement. Et en ce mois d'octobre 1972 j'étais avec une jeune fille, qui allait devenir ma femme. La première. Brigitte vint sur le tapis, et elle me demanda comment ça s'était passé.
Je lui racontai tout d'un bout à l'autre, et comme ma fiancée était très romantique, elle était très émue de mon récit.
Mais elle était également méfiante, et, carrément, écrivit à Brigitte pour lui demander des explications. Lui précisant qu'on allait se marier et qu'elle voulait savoir si je racontai ou non des bobards.
Brigitte lui répondit dans la semaine, disant que ses parents lui avaient bourré le mou, et qu'ils l'avaient persuadée que j'étais venu... pour l'espionner ! Qu'elle regrettait, et qu'elle avait de la chance d'être tombée sur quelqu'un d'aussi romantique que moi. Se taper les vendanges uniquement pour revoir une jeune fille, on devait être peu dans ce cas...


Le temps passa encore, chacun fit sa vie. Elle se maria, moi aussi.  Et, pendant 30 ans, j'évitai soigneusement ce petit village.
Ca me faisait mal. Les rares fois que j'avais à le traverser (il est situé sur une route internationale) c'était une véritable épreuve. S'ils avaient mis un radar, j'aurais eu mon permis de retiré depuis longtemps....

En 2002 j'étais très mal. Très très mal, et je sentais au fond de moi que j'avais atteint la fin de "mon voyage". Et je décidai alors de passer 8 jours là-bas. Juste avant de tirer ma révérence.
Ma femme et ma fille étaient contentes que j'accepte enfin de faire ce deuil. Sans trop savoir pourquoi.

Pendant cette semaine, malgré un soleil radieux, je n'étais pas très bien, j'avais une drôle de sensation...Toujours cette satanée hyperintuition !

Et le dernier jour, le vendredi, sur l'insistance de "mes nanas" (qui certainement voulaient en finir avec cette histoire), je me décidai quand même à me rendre chez elle.
J'y trouvai alors une dame, qui me déclara être sa belle-soeur. A l'évocation de Brigitte, je vis son visage se fermer.

"Vous la connaissez" ?

Je répondis que j'avais été son premier amour.
Et là je vis son visage presque s'illuminer l'espace d'un instant puis, m'avoua alors que Brigitte avait depuis longtemps quitté le village.

Qu'elle avait habité la Vendée, à quelques deux heures de voiture de chez moi à l'époque.

Et elle m'apprit aussi... qu'elle était morte du cancer deux ans auparavant.

J'y passerai plein de fois, dans le petit cimetière de Saint Avaugourd des Landes, pour fleurir celle qui fut mon premier véritable amour. J'y ai déposé une plaque :"à mon amie". Cela par rapport à son mari et ses enfants, dont j'apprendrai plus tard qu'elle leur parlait de temps en temps de moi...

 

 

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31/08/2010

Patrick, Laurent : putain de mois d'août :(

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13 août, Patrick Cauvin meurt à 77 ans.  Pour moi c'est un truc inimaginable, alors qu'hélas il est "dans les statistiques". Cauvin m'a accompagné un bon bout de chemin dans ma vie avec son oeuvre, que je possède intégralement dans ma bibilothèque.

J'avais 26 ans, j'étais encore avec ma première épouse quand a paru "E=MC2 mon amour".
Je faisais de la radio dans les Hautes-Alpes quand est sorti "nous allions vers les beaux jours" le premier bouquin que je lus de lui.  En même temps que ma fille arrivait "c'était le pérou" en 1984. C'est à Mende que, en 1987, je découvris "Povchéri" puis sont sortis "Rue des Bons-enfants", "Belles galères, "menteur", "tout ce Joseph écrivit cette année-là".

En Bretagne je lirai "Villa vanille", et dans le pays Basque "jardin fatal" et "la reine du monde".
ici, à Lons, j'avais dévoré "Venge-moi".

Tous les ans j'attendais mon Cauvin, que je dévorais et qui venait rejoindre ses copains dans ma bibliothèque.

Cauvin fut l'objet, sur un autre site, d'une de mes toutes premières notes sur un blog, voici 5 ans : je_suis_fan_de_.html

Mais cette année, je posséderai, hélas définitivement, l'intégrale de Patrick Cauvin.

 

 

Laurent Fignon.

Il m'avait épaté lors du Tour 2010 quand il commentait sur France 2. Fignon savait qu'il était atteint d'un cancer incurable, avait même fait une "autobiographie-express" quand il a vu que la maladie allait l'emporter, et alors qu'il était quasiment en phase terminale, a tenu à commenter le Tour. La voix erraillée, c'était lui. Le fonceur, le baroudeur mais aussi le sentimental.

Il a gagné deux fois, en 1983 et 1984, devant un Hinault encore très en forme.

Mais je me souviendrai qu'on lui a volé sa victoire en 1989, ratée de 8 secondes dans le contre-la montre des Champs Elysées. La seule et unique fois où cette dernière étape était décisive. Si vous voulez savoir pourquoi on lui a volé sa victoire,je vous engage à lire son autobiographie, parue en poche "nous étions jeunes et insouciants".

C'est vrai qu'il était jeune, quand en 1983 il a remporté le Tour alors qu'il y participait pour la première fois. Il avait tout juste 23 ans.

Et de toutes façons, il ne sera jamais un vieillard...

Photos de Malte pour Fiamella (et ceux qui sont intéressés)

 

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A bientôt !

 

 

18:58 Publié dans beaux moments, Voyage | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : malte

Je n'aurai plus jamais de chef !!!

Notre chef Claude L. est parti à Lyon, sans être réellement remplacé. Je peux donc dire que ça y est, je n'aurai plus jamais de supérieur direct, j'en bondis de joie. Il faut quand même savoir qu'un de ces petits chef ont cassé ma vie.

Je me suis amusé à tous les passer en revue, avec leurs annotations. Depuis ma titularisation.

D'abord Pierre W. à Roissy (1974/1975), l'"excité"

Bon élément, travaillant d'une façon efficace et consciencieuse et semblant s'intégrer au travail collectif.

Puis Claudius P. à Grenoble St Geoirs (1975/1979) le "sournois"

Elément consciencieux, assure avec compétence des vacations d'assistance. Participe avec sérieux à la formation d'élèves-pilotes et d'aiguilleurs du ciel.

Ensuite Pierre S. à Millau (1979/1980) où j'ai perdu 30 kg (sur 79) en six mois (divorce). Pierre S : le "brave homme" qui n'hésita pas à venir chez moi alors que j'étais malade à me dire de rester au lit et quil ferait la nuit à ma place..

Bon élément, s'intéresse à son travail.

Puis Georges C... à Embrun( 1980/84) l" énigmatique" :

Possède de très bonnes connaissances professionnelles mais doit encore faire un effort pour assurer avec régularité le travail de base qui lui est demandé.

C'est vrai que je négligeais le train-train qui était notre lot à cette époque, et je voulais en faire plus.

Même réflexion pour le suivant, Jean-Noël V-C, toujours à Embrun (1984/87), "le caractériel"

Mr Cicatrice est un passionné, ce qui l'empêche parfois de s'intéresser pleinement à d'autres tâches plus "terre à terre". Je note néanmoins une fort conscience professionnelle et une bonne volonté"

Le suivant, ce sera à Mende. Jacques B. (1987/1992) celui que j'aurai eu le plus longtemps au cours de ma carrière. "la vieille école"

Cadre pour qui son métier est une passion. Esprit curieux, analytique, connaissances étendue, sur qui le centre peut compter.

A Mende toujours, Michel M. (1992/1993), "le torturé"

Cadre compétent dans toutes les matières et capable par ailleurs d'assurer à l'occasion des tâches administratives.

Nous y voilà : Michel M. potassait dur pour un concours, et de fait nous laissa en plan en 1993.

Si bien que le chef d'après (1993/1994), ce fut moi !

Remplacé toujours à Mende par Eric B. (1994/1997), "la pourriture".

Ce pourri ne pouvait pas ignorer la façon dont je travaillais, et voici son commentaire de 1994; juste avant que je sombre dans la dépression :

Cadre passionné par son métier, ayant une grande maîtrise dans tous les domaines. A su cumuler les tâches de chef de centre à celles d'exploitation.

Puis ce fut l'exil à Vannes. Premier chef, Guy P. (1997/2000) "le harceleur" qui lui au moins n'était pas hypocrite si j'en juge par sa notation 1998 :

Elément médiocre. Venant de Mende, semble s'être fourvoyé en intégrant lde centre du Morbihan. Essaie de faire ce qu'il peut (la plus grande injure qu'on m'ait jamais faite) mais laisse beaucoup de travail à ses collègues.

Que dire ? Il avait raison à cette époque où non seulement j'étais un légume, mais un légume coupé de ses racines et de sa raison de vivre. Je pense qu'il aurait - ainsi que mes collègues- dû me demander la raison de mon incapacité. Mais je m'en fichais un peu, ayant à l'époque décidé de mettre fin à mes jours.

Puis toujours à Vannes, Thierry E. (2000/2003) "le perfectionniste"

Notation 2000 : "Mr cicatrice s'applique de manière consciencieuse dans la réalisation de son travail. Il dipose de connaissances sérieuses, qui lui permettent de se réaliser pleinement au sein du centre.

Vive la maniaco !!

Puis ce fut Biarritz, avec Bernard D. "le gaffeur" de 2003 à 2004 :

De solides connaissances liées à une carrière bien remplie ont permis une adaptation rapide dès son arrivée. Son esprit curieux et sa passion pour son métier devront être mises à profit pour le développement du centre où il assurera les tâches d'adjoint.

... en attendant mieux, car Bernard D... partit en 2004 pour la Guyane (il doit y être toujours) et j'étais pressenti par la direction pour être chef. Mais pas par mes collègues, qui m'aimaient bien en tant que collègue, mais moins en qualité de supérieur éventuel.

Cest Daniel L. (moins gradé que moi) qui prendra la suite (2004/2007) "le violeur de blog"

Sa passion pour son métier et sa curiosité des statistiques lui permettent de faire un excellent travail au centre de Biarritz. Ces solides connaissances et sa façon aisée de s'exprimer face au public lui permettent de réaliser un travail correspondant aux normes qualité. L'arrivée des nouveaux outils informatiques se feront avec lui sans problème.

1998/2004, quel chemin !

Enfin, à Lons le Saunier, Claude L. (2007/2010) "le perfectionniste" :

Patrick Cicatrice s'est très bien intégré dans l'équipe Jurassienne. Il a introduit une communication dynamique autour d'un certain point du métier à l'aides d'outils informatiques tel que Excel. Assure en plus une fonction de "renfort" auprès des autres centres en difficulté, tâche qu'il assure avec brio.

Voilà, ce fut la dernière note que j'ai eue, voici un an et demie. A présent les notes sont supprimées, et il n'y a plus de chef à Lons le Saunier. Fonction qui - partout où je suis passé - n'était plus franchement  indispensable depuis l'arrivée en masse de l'informatique.

Je vous embrasse.

12:23 Publié dans moi | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : chef, carrière, notation

30/08/2010

Fouille en règle !

Tout à l'heure, quand je suis arrivé du boulot, je n'en croyais pas mes yeux : ma bibliothèque avait été cambriolée !

DSCN6862.JPGTout de suite j'ai pensé à un cambriolage, que mon épouse m'aurait caché, pour ne pas m'affoler.

Non, ce n'était pas un cambriolage. Enfin si, mais un cambriolage familial !

C'est chère et tendre qui a fait ce dont elle rêvait depuis des années : fouiller de fond en comble ma bibliothèque.

Manque de bol pour elle , rien de compromettant n'a été trouvé, et pour cause, tout est dans mon placard du bureau.

Tout était en cartons, je rappelle à toutes fins utiles que nous déménageons... à la Toussaint !!

Je me retrouvai donc sans aucun bouquin, y compris ceux que je venais d'acheter !!

Je ne me suis pas laissé faire, et lui ai demandé de me retrouver les trois guides touristiques de Malte, Ile dans laquelle nous allons passer une semaine avant le déménagement.

Au départ elle m'a dit "démerde-toi", et quand elle a vu que, muni d'un coupe-papier, je m'apprêtais à ouvrir tous les cartons, elle s'est alors radoucie et m'a proposé d'essayer de les retrouver.

Nous n'en avons retrouvé qu'un.

En attendant, je lui ai bien fait comprendre que je m'occupe du déménagement de mes affaires, et qu'elle n'avait pas à y toucher. De même que je n'ai pas à toucher aux siennes.

Surtout qu'elle a travaillé contre elle, qui veut que je jette le plus de choses possibles : Parmi les bouquins qu'elle a prestement emballés se trouvaient une bonne vingtaine de livres "périmés" (des livres politiques des année 70/80/90) qui étaient destinés à la poubelle !

De toutes façons, je détiens l'arme absolue pour éviter qu'elle ne continue avec ce qui a été épargné : j'ai planqué la clé de mon bureau, lequel sera fermé à clé la prochaine fois que j'irai bosser !

 

Je vous embrasse

19:43 Publié dans moi, Ras-le bol | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : hystérie

28/08/2010

Cica-chansons

J'ai plusieurs passions dans la vie : mon métier, les trains, et les chansons.

Côté chansons, j'ai été voici 4 ans "parolepote" dans un site de paroles de chansons. L'an passé, j'ai ouvert avec un collègue bloggueur le blog "deux quinquas en chansons", et récemment je faisais sur mon ancien site une note dominicale où je parlais des tubes de l'été. J'avais au moins une lectrice !

Je vais tenter de faire la même chose ici. Je dis bien tenter car s'il s'avère que ce genres de notes n'intéresse personne, je m'arrêterai.

C'est ça qui est pratique sur Hautetfort, on dispose de statistiques, et on sait quelles notes ont le plus plu ou déplu. Ainsi, pour ce mois, les trois notes qui vous ont le plus accroché sont des nouvelles, merci et j'ai failli mourir le jour de mes onze ans.

A l'inverse, Mickey mon premier chat, bonjour et photo de la planète mars ne sont pas trop vos tasses de thé !

 

Donc, tous les dimanches, je viendrai vous parler de chanteurs et chanteuses.

Très exactement les 50 interprètes qui ont obtenu le plus de succès au hit parade de "Salut les Copains" entre 1963 et 1974.

Pourquoi 1974 ? Je dispose pourtant de deux années supplémentaires sur S.L.C.

Tout simplement parce qu'à partir de 1975, ces hits étaient truqués.
Et de quelle façon ? En éliminant systématiquement Claude François, qui avait eu le malheur de lancer un magazine concurrent.
C'est ainsi que la dernière chanson classée au hit SLC est le chanteur malheureux à la 24 ème place !

Pire. Des succès comme Toi et moi contre le monde entier (mars 75), 17 ans (février 76) sale bonhomme (mai 76) et cette année-là (juillet 76) n'ont, pour SLC, jamais existé !

 

On pourrait alors me dire, puisque à partir de 75 ce hit était truqué, pourquoi ne le serait-il pas avant ?

Simple. J'ai toujours écouté attentivement la radio, et jusqu'en 1974, grosso-modo le hit de Salut les Copains reflétait ce qui s'y passait. Attention ! Je n'écoutais pas que Europe 1, mais aussi RTL et RMC.

Je peux dire également que pas mal d'ouvrages, dont la référence Hit-Parades de Daniel Lesueur ont des hits mensuels qui se rapprochent pas mal de ceux de SLC. Dans la mesure où cette musique était dans le style SLC.

Par exemple n'ont jamais été classés - ou très mal - des chanteurs comme Charles Aznavour, Alain Barrière, Guy Béart, Gilbert Bécaud, Jacques Brel, Georges Brassens, Annie Cordy, Dalida, François Deguelt, Sacha Distel, Jean Ferrat, Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Juliette Gréco, Marie Laforêt, Nana Mouskouri, Les Parisiennes, Jean-Claude Pascal, Pierre Perret, Régine, pour ne citer que ceux-là.

Normal, ils n'étaient pas dans l'esprit Salut les Copains.

Mais il s'est trouvé des interprètes qui n'étaient pas trop non plus dans cet esprit-là, mais qui feront des apparitions dans le hit de SLC. Seront alors frustrés les fans de l'interprète, qui estimera que son répertoire est sous-représenté, et des "purs et durs" de l'émission (comme je le fus) qui se demanderont bien ce que chanteur ou cette chanteuse était venue faire là !
La meilleure illustration est sans nul doute Mireille Mathieu, qui ne classera que 5 chansons dans le top 25, dont quand même un numéro un (une histoire d'amour) et un numéro 2 (donne ton coeur donne ta vie) en 1971, alors que tous ses autres succès seront carrément ignorés, ou maltraités (La dernière valse ne sera que 35ème en janvier 1968)

 

Ceci étant posé, le classement reflète bien ces douze années. Parmi ces 50 interprètes on trouve 37 hommes, 7 femmes, et 6 groupes.

Donc, démarrage demain, avec (je procède par ordre alphabétique) Salvatore Adamo.

 

A bientôt.

 

27/08/2010

Destinée

Ma fille vient de décrocher un emploi. Elles étaient 200 à postuler, il y a eu une présélection de 15, puis de 3 (non ce n'est pas Miss France), et c'est elle qui a été prise.

C'est près de Dinard, si bien que pour avoir des trajets moins longs, elle et son copain ont décidé de s'établir à Dinan.
DSCN3101.JPGCertes on a vu pire comme lieu de villégiature, et pour ma part Dinan est la ville de Bretagne que je trouve la plus magnifique.

 

L'embêtant.... c'est que nous, nous sommes à Ouhans, à quelques 900 km de là.

Et cette fois, les situations risquent d'être figées, car quand elle parle de '"s'établir" ça veut dire acheter ou faire construire. Car son mec n'est pas con. Il sait que nous, les "beaux-parents" sommes ancrés en Franche-Comté, alors que notre fille n'a pas d'attaches en Bretagne, sauf sentimentales.
Là, il voit le CDI de sa nana, et du coup saute sur l'occasion pour établir un lien définitif entre notre fille et la Bretagne, quitte à faire lui-même un trajet de 40 km. Mais la situation est sauvée.

Mais, comme on dit dans certaines émissions de télé, comment en est-on arrivés là ?


La destinée. Les grands carrefours qui s'offrent à nous, dont on doit choisir une des routes, sans savoir où elles aboutissent.

Je peux dater de 1997 le fait que ma fille soit en Bretagne.

Et de 2004 celui que nous soyions dans le haut-Doubs.

Pour ce dernier lieu j'ai expliqué pourquoi dans une note récente (la chaleur excessive de l'été 2004 au Pays Basque, les vacances dans le Haut-Doubs en septembre, la quête d'un terrain en février, l'achat de ce terrain, la construction de la maison...)


En ce qui concerne ma fille à Dinan, cela vient donc de 1997. Mars 1997.

 

L'ambiance devenait irrespirable au boulot, et - pour des raisons que je vous donnerai dans quelque temps - je posai une mutation, après 11 ans de Lozère.

1er carrefour. J'avais le choix entre Lons Le Saunier (où je suis actuellement ) Briançon, Vannes, Belfort...

Ca a été Vannes. On m'avait dit qu'il y avait peu de chances que je l'aie, car cela dépendait... du succès d'un collègue de là-bas à un concours ! Qu'il tentait en pensant n'avoir aucune chance.

Il l'a eu.

Nous sommes allés en Bretagne.

Où ma fille s'est fait des connaissances, alors que moi je vivais un calvaire pas possible.

Bref, en 2003, nous sommes mutés à Biarritz.
Notre fille suit, mais de mauvaise grâce. Car parmi les connaissances qu'elle s'était faites se trouvait un certain Max. Avec qui elle "sortait" depuis 2 ans.

L'année scolaire 2003/2004 fut pourrie à cause de ça, notre fille ne parlant que de revenir en Bretagne.

Elle décroche son bac de justesse, puis s'inscrit - en douce - à la fac de Rennes.


Mais, second carrefour, en décembre 2004, alors que je suis avec elle pour quelques jours à Paris, elle nous annonce que :

1) les études, finalement c'est pas ça.
2) la Bretagne c'est bien mais nous lui manquons.
3) c'est fini avec Max.

Donc elle nous revient au bercail, un mois à Rennes pour faire illusion à la fac, un mois avec nous.

C'est tous les trois que nous craquons pour le petit village du haut-Doubs. Surtout elle.

Mais, troisième carrefour,  en mars elle tombe amoureuse d'un Rennais. Lequel ira à Lamballe, et notre fille le suivra.

Et enfin, quatrième carrefour, elle trouve un emploi stable. Si par exemple on lui aurait proposé un CDI à Paris voire à Lyon, je ne pense pas qu'elle l'ait refusée.

Voilà pourquoi les 900 km.

En fait, tout cela a dépendu non pas de nous, mais

1) de la réussite ou non à un concours pour un collègue.

2) de sa réussite dans les études supérieures.

3) de la rencontre de son copain actuel.

4) de son futur patron ( et donc de l'échec des postulantes).


Je pourrais faire un schéma de tout ça, mais dans un blog ce n'est pas très facile.

Mais plein de combinaisons sont possibles :

- échec du collègue -> nous mutés ailleurs -> notre fille ne connaîtra donc pas la Bretagne, et risquera fort de sortir avec un Briançonnais, ou un Jurassien, un Belfortain... Et donc de s'établir là où j'aurais été muté.

- réussite du collègue, échec des études de notre fille, mais pas de nouveau copain Breton, donc des chances qu'elle nous suive un peu plus ( sans jouer les Tanguy) et qu'elle arrive par atterrir ailleurs.

- Notre fille à Lamballe mais décrochant un super job ailleurs (ce qu'au fond de moi j'espérais).


Notre pouvoir décisionnaire - tant celui de notre fille que nous ses parents - est donc très limité..
CQFD !


Heureusement bientôt il y aura le TGV Rhin-Rhône !!

 

Je vous embrasse.

18:20 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : destinée

26/08/2010

Blog et journal intime

Si éloignés mais si différents...

La démarche est pourtant la même, on écrit les pages de sa vie. Soit au jour le jour, soit avec un certain recul.

Mais la grande différence, c'est les lecteurs.

C'est à dire que sur un journal on peut se laisser aller, jusqu'à écrire n'importe quoi. Le narrateur trouvera forcément ça bien, puisque personne ne peut par définition lui dire le contraire.

Alors que sur un blog, c'est différent. On ne peut pas écrire n'importe quoi.

Les lecteurs, aussitôt, feront comprendre au bloggueur qu'il a en quelque sorte franchi la ligne blanche.

Soit par mail, soit en commentaire, soit directement par... leur silence.

Et le narrateur pourra donc "rectifier", c'est à dire modifier ou effacer la note litigieuse.

 

J'en connais qui pourront me dire "mais qu'est-ce que t'en as à faire, c'est TON blog, tu peux y écrire ce que tu veux..."

Objection votre Honneur. d'abord sur un blog on n'"écrit" pas, on publie.
On publie dans l'espoir d'être lu.

Ceux qui partent du principe qu'ils peuvent, vu que c'est "leur" espace, se permettre d'écrire n'importe quoi sans se soucier de ce que pourra penser celui ou celle qui lit, à ceux-là je leur conseillerai d'aller dans une papeterie, d'acheter un cahier de 100 pages - voire plus - et un stylo.

Là effectivement ils pourront écrire ce qu'ils veulent.

Je vous embrasse.

21:04 Publié dans moi, psy | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : blog, journal intime